L’Allaitement Maternel, un atout en situation de crise


« L’Allaitement Maternel, un atout en situation de crise », tel est le thème retenu cette année pour la Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel qui aura lieu du 12 au 18 octobre 2009, a annoncé la COordination Française pour l’Allaitement Maternel (COFAM). En France, la « Grande Têtée » a rencontré un grand succès cette année, plus que l’an passé.

« L’Allaitement Maternel, un atout en situation de crise »

Il existe de nombreuses idées fausses en ce qui concerne l’allaitement maternel en période de crise : on entend par exemple dire que les mères stressées ou atteintes de malnutrition ne pourraient allaiter ou que les femmes qui arrêtent de produire du lait à un moment donné ne pourraient recommencer par la suite.

La tendance fréquente des donateurs à envoyer dans les zones sinistrées des préparations pour nourrissons ou des produits de remplacement du lait maternel est plus grave car elle nuit aux habitudes déjà acquises en matière d’allaitement et aux efforts déployés pour inciter les nouvelles mères à allaiter.

« Souvent, les dons de préparations pour nourrissons sont les premiers colis qui arrivent », indique Christiane Rudert, spécialiste de la nutrition à l’UNICEF « car les donateurs croient, à tort, que la plupart des enfants sont déjà nourris par cette méthode. »

Après le tsunami qui a eu lieu dans l’océan Indien en 2004, les dons de préparations pour nourrissons envoyés dans les zones sinistrées ont entraîné une diminution immédiate du taux d’allaitement et une augmentation de la fréquence de la diarrhée et de la mortalité chez les jeunes enfants. Seul un programme de promotion à grande échelle de l’allaitement maternel – « mené jusqu’au niveau des villages », raconte Mme Rudert – a permis de compenser les effets de ces aliments pour nourrissons.

« Dans les régions où on a mené des activités de [démonstration et de promotion], le taux d’allaitement maternel a augmenté et un grand nombre de nouvelles mères ont commencé à allaiter au sein leur enfant, » ajoute-t-elle.

Contre toute attente

D’ailleurs, certains des pays où le taux d’allaitement maternel a le plus augmenté sont ceux qui ont connu des situations de crise humanitaire.

Le taux d’allaitement maternel a augmenté de plus de 20 pour cent depuis 1995 dans 14 pays. Parmi ces pays figurent Madagascar, frappé par la sécheresse ; Sri Lanka, en proie à une guerre civile ; et le Pakistan, où un tremblement dévastateur a été suivi de déplacements massifs de population dus à des conflits.

Dans certains de ces 14 pays, le taux d’allaitement est passé d’un niveau aussi bas que 10 pour cent à un niveau aussi élevé que 60 pour cent, déclare Mme Rudert, qui mentionne notamment les progrès réalisés en Zambie, au Mali, au Ghana et au Bénin.

« De nombreux pays qui connaissent des situations très difficiles et disposent de très peu de moyens ont cependant réussi à progresser, en adoptant une approche globale et avec l’appui de tous les composants du gouvernement et de partenaires, » dit-elle.

Protection contre la malnutrition

Les situations d’urgence peuvent se produire n’importe où et à n’importe quel moment. Mais les nourrissons et les jeunes enfants qui sont le plus vulnérables face à la malnutrition et aux maladies qui s’ensuivent peuvent également être les mieux protégés, grâce aux nutriments fortifiants et aux anticorps que contient le lait maternel.

Mais pour que les mères puissent pourvoir aux besoins de leurs enfants, il faut qu’elles aient la priorité. La Semaine mondiale de l’allaitement maternel de 2009 est l’occasion de rappeler aux décideurs, aux donateurs et au grand public l’importance de l’allaitement maternel et de veiller à ce qu’il constitue une priorité lors des interventions menées en situation d’urgence.

Même si à partir de 6 mois, un nourrisson a besoin d’autres aliments en plus du lait maternel, celui-ci demeure une source importante d’énergie, de protéines et d’autres nutriments, tels que la vitamine A et le fer. L’allaitement maternel contribue à protéger l’enfant contre la maladie aussi longtemps qu’il tète le sein. Entre 6 mois et 1 an, le lait maternel doit être proposé à l’enfant avant les autres aliments, pour s’assurer qu’il en boit suffisamment chaque jour. Son régime alimentaire devrait comprendre des légumes pelés, cuits et écrasés, des céréales, des légumineuses et des fruits, ainsi que du poisson, des œufs, du poulet, de la viande ou des produits laitiers afin de lui donner les vitamines et les sels minéraux nécessaires. Au cours de la deuxième année, le lait maternel devrait être donné après les repas et à d’autres moments de la journée. Une mère peut continuer à allaiter aussi longtemps qu’elle et son enfant le désirent.

Voici quelques conseils généraux concernant l’alimentation complémentaire :
De 6 à 12 mois : donner fréquemment le sein et donner d’autres aliments entre trois et cinq fois par jour.

De 12 à 24 mois : donner fréquemment le sein et donner d’autres aliments cinq fois par jour.

A partir de 24 mois : continuer à donner le sein si la mère et l’enfant le désirent et donner la même nourriture qu’au reste de la famille cinq fois par jour.

La plupart des méthodes permettant d’éviter la grossesse n’ont pas d’effet sur la qualité du lait maternel. Cependant, certaines pilules contraceptives contiennent des œstrogènes, qui peuvent réduire la quantité de lait maternel sécrété. Des agents de santé compétents peuvent donner des conseils sur le meilleur mode de contraception pour la mère qui allaite.

Les bébés tombent souvent malades lorsqu’ils commencent à se déplacer à quatre pattes, à marcher, à jouer, à boire et à manger d’autres aliments que le lait maternel. L’enfant malade a besoin d’une grande quantité de lait maternel. Le lait maternel est un aliment nourrissant et facile à digérer pour un enfant qui a perdu l’appétit et ne veut pas d’autres aliments.

L’allaitement maternel peut réconforter un enfant qui pleure.

Lorsqu’une mère ne peut pas garder son bébé avec elle pendant ses heures de travail, elle devrait l’allaiter souvent lorsqu’ils sont ensemble. Des tétées fréquentes garantiront une quantité suffisante de lait maternel.